Où travaillez-vous actuellement ?
Essentiellement de chez moi, exceptées quelques réunions en présentiel avec le Président et l'équipe resserrée qui reste au siège. Cela se passe bien, tout le monde progresse vite et le fait d'avoir démarré le télétravail il y a plusieurs mois nous a permis de disposer des bons outils.
Comment la crise a-t-elle impacté votre Direction ?
Il a d'abord fallu s'organiser pour que les équipes travaillent à distance. Ensuite apporter très vite des éléments de réponses aux entreprises qui, dès l'annonce du confinement, nous ont fait part de leurs inquiétudes. Un travail a été enclenché avec les services de l'Etat pour leur proposer des éléments de réponse précis car nous avons vite vu que les dispositifs classiques seraient insuffisants pour soutenir le tissu économique fortement affecté.
Des mesures ont donc été prises très rapidement pour soutenir les entreprises de la Région.
Découvrez les action de la Région pour sauvegarder le tissu économique pendant la crise
Pour cela, nous participons à la cellule de crise montée avec la Direccte, la BPI, la Banque de France et les chambres consulaires. Objectifs : remonter les besoins du terrain et informer les entreprises des mesures prises par Etat et la Région.
Nous avons par ailleurs envoyé début avril beaucoup de courriers personnalisés pour chaque profession (horticulteurs, filière caprine, PME, acteurs touristiques, etc.), invité la Grande distribution à s'approvisionner auprès de producteurs locaux et mis en place une plate-forme de produits frais et locaux avec au moins 700 producteurs inscrits. Tout cela en trois jours alors qu'il nous aurait fallu en temps normal plus d'un mois.
Nous avons aussi coconstruit avec France Active un contrat d'apport associatif pour soutenir les associations dans cette période difficile. Nous avons aussi été amenés à faire du lien entre les élans de solidarité d'entreprises qui se sont renouvelées dans leurs métiers : certaines ont fabriqué des masques, du gel hydro alcoolique, etc.
Et à propos des demandeurs d'emploi en formation ?
Il a effectivement fallu les rassurer sur le maintien de leurs revenus quand ils étaient en formations rémunérées et encourager les organismes de formations à favoriser le distanciel . Un courrier est très vite parti auprès de chacun pour leur préciser les modalités de maintien de nos interventions.
Comment envisagez-vous les mois à venir ?
Le tissu économique va beaucoup souffrir. 20% des entreprises que nous avons sondé via Dev'up ont fait part de réelles difficultés pour se maintenir.
Malgré les financements colossaux engagés, nous voyons déjà qu'il faudrait les doubler pour venir en aide notamment aux 100.000 PME et TPE de la Région.
La Direction Enseignement supérieur, recherche et transferts de technologie travaille actuellement sur les futurs grands programmes de recherche.
Avec ce que nous vivons collectivement, il faut vite réfléchir sur les médicaments du futur, les problématiques d'approvisionnement, leurs dimensions environnementales, l'impact climatique de nos activités sur la forêt et la biodiversité, les nouveaux matériaux, etc.
Nous sommes aussi en pleine préparation du plan de relance touristique qui pourrait démarrer début juin. L'idée est de délivrer un message auprès des Français en général et des Franciliens en particulier pour les inviter à passer quelques jours ou leurs congés dans notre belle Région. Le tourisme (et avec lui la restauration et l'hôtellerie) souffre particulièrement de cette crise sanitaire et nous devons l'aider à prendre un coup d'avance. D'autant que la concurrence sera rude avec les autres Régions de France dès que les déplacements seront possibles.
Qu'avez vous observé pendant cette crise ?
Une belle mobilisation des équipes. Solidaires, elles manifestent une envie forte de travailler sur le monde d'après. Même si nous avions déjà engagé des choses en ce sens, il nous faudra aller plus vite et plus loin, notamment sur des questions de développement durable et de relocalisation.
Comment faites-vous face au stress ambiant ?
Il arrive parfois que nous nous posions des questions sur la perception de nos actions mais ce qui arrive en ce moment est presque rassurant : se sentir utile, rendre service, créer du lien permet de traverser cette crise.
Propos recueillis le : 7 avril 2020